terça-feira, julho 12, 2005
Claude Simon [1913-2005]
La tiède puanteur souterraine, les escaliers, les couloirs où soufflait comme l’haleine d’un monde inférieur et sale, encore lourde - quoique à cette heure les quais, les rames, fussent presque vides - de toutes les émanations, les sueurs de tous les relents, comme si la foule des corps pressés et mal lavés qui s’étaient bousculés là quelques heures auparavant y avait laissé, tenace, violente, l’odeur même de ce qui la faisait se dépêcher et courir, l’odeur même du travail, de la colère et de la malédiction stagnant sous les voûtes aux parois vernissées où les affiches étalaient leurs obsédantes invites, leurs obsédants commandements, comme un injurieux défi, une narquoise absurdité, l’agressive, optimiste et clinquante affirmation d’un univers folâtre, serviable et pimpant.Le sacre du printemps (1954)
:: enviado por JAM :: 7/12/2005 10:16:00 da manhã ::
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